Un café avec Maxime Paré


Maxime Paré

Maxime Paré tient le rôle de médiateur et gestionnaire de bénévoles chez Équijustice Estrie. Passionné par son travail, il évoque avec humilité et reconnaissance sa contribution à une mission collective visant à résoudre les situations de conflits avant qu’elles ne dégénèrent. Il voit cette mission comme une restauration de la communication :

« Les gens qui font appel à nous vivent des réalités légitimes, mais conflictuelles, et c’est un bout de cette communication-là qui demande du soutien. En général, ils veulent faire attention à l’autre, mais quand on est dans le domaine de l’émotion forte, il se peut que ça dérape et que ça blesse. Mon travail est de m’assurer que la personne puisse bien exprimer ce qu’elle a à dire. »

Depuis mai 2022, l’organisme a offert son soutien dans près de  220 situations de conflits. Les demandeurs.euses peuvent être des personnes qui habitent ensemble, des amis, des voisins ou encore des membres d’une même famille. Les situations vécues sont très diversifiées : succession, maltraitance des ainés, rôle de proche aidant, conflits de voisinage, etc.


La justice réparatrice, une approche plus accessible 

Équijustice est une association provinciale à but non lucratif comptant 23 antennes à travers tout le Québec. Elle offre de l’accompagnement en matière de justice réparatrice et de médiation à la population. Elle répond ainsi au manque d’accessibilité du système de justice dit traditionnel.

La justice réparatrice offre des espaces d’écoute et d’échange confidentiels, sécuritaires et respectueux. Elle s’adresse à toute personne concernée par un conflit ou un acte criminel, incluant les victimes, auteurs, témoins ou proches. Les personnes souhaitant s’engager dans une démarche de réparation et de médiation peuvent le faire à tout moment de leur vie, qu’elles aient entamé des démarches judiciaires ou non.


Le rôle de facilitateur : faire le pont entre 2 réalités

L’équipe d’Équijustice accompagne les personnes à réfléchir à leur conflit. Ensuite, elles sont amenées soit à l’adresser par elles-mêmes à l’autre personne impliquée, soit à trouver le bon endroit pour l’adresser. Dans le premier cas, les médiateurs.trices outillent la personne pour qu’elle puisse communiquer de façon libre et ouverte, dans un contexte sécuritaire. Ce faisant, la personne médiatrice conserve une position de neutralité. Il peut arriver que la démarche mène à dénoncer l’acte à la police. Dans certains cas, il est nécessaire de référer les personnes à d’autres ressources, en santé mentale ou au niveau juridique, par exemple.

« C’est fantastique de voir les gens en arriver à s’asseoir et à parler ensemble! On est vraiment dans l’empowerment! Et ça fonctionne! »

L’expertise d’une grande équipe

L’équipe d’Équijustice Estrie compte 27 médiateurs.trices citoyen.ne.s bénévoles et 10 employé.e.s rémunéré.e.s, qui interviennent au quotidien sur tout le territoire. Leur rôle consiste à écouter, accompagner et soutenir les gens dans leur démarche de résolution de conflit. Cette grande équipe utilise l’approche relationnelle, conçue, développée et expérimentée par Serge Charbonneau et Catherine Rossi. Cette approche a d’abord été utilisée pour les crimes graves dans le cadre du programme « Possibilité de justice réparatrice » du Service correctionnel du Canada. Elle s’avère tout aussi appropriée pour les situations délicates que pour les conflits quotidiens.

Plus d’un tiers des demandes chez Équijustice viennent de la police, dont plusieurs des équipes de patrouilleurs du Service de police de Sherbrooke, parce que ce sont les premiers répondants dans des situations de conflit. Une autre grande proportion des demandes provient de personnes intervenantes ou citoyennes qui connaissent le service.

Maxime Paré, au centre, entouré des médiatrices Frédérique Lévesque et Jo-Hanna Newhnam.

Envie de devenir un médiateur.trice citoyen.ne ?

L’organisme offre une formation de 21 h par tranche de 3 h/semaine sur une période de 2 mois. La prochaine formation se tiendra en septembre 2023. Équijustice prépare également des capsules d’information pour les médiateurs.trices, mais aussi pour la population. C’est donc à surveiller au cours des prochains mois sur la page Facebook d’Équijustice.